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Cet astre engendre les grandes marées de l’Océan (liv. xxiii, chap. xxiv, p. 105). Mathématiquement parlant, la comète de 1811 a dû produire des marées analogues ; mais personne ne les ayant remarquées, il faut admettre que, par leur petitesse, elles échappaient à l’observation.

La hauteur de la marée varie proportionnellement à l’intensité de la puissance attractive. Nous venons de trouver la marée lunaire très-forte et la marée cométaire insensible ; donc, l’action de la comète sur la Terre n’était qu’une très-petite partie de l’action de la Lune. Ce résultat important découle, avec plus d’évidence encore, de l’examen des dérangements qu’éprouvent les planètes dans leur course elliptique autour du Soleil, et qui sont connus sous le nom de perturbations. Pour abréger, je m’en tiendrai, toutefois, à la première démonstration.

L’action attractive de la Lune ne produit sur notre atmosphère que des effets fort douteux (liv. xxi, chap. xl, t. iii, p. 532). Ceux des météorologistes qui, en traitant cette question, se sont prononcés le plus positivement pour l’affirmative, restreignent eux-mêmes les variations barométriques qui peuvent tenir à l’influence lunaire, dans des limites très-resserrées. Admettons un moment ces changements comme réels ; il est évident qu’il faudra beaucoup les atténuer si l’on veut en déduire en nombres les altérations du même genre que la comète de 1811 était capable d’engendrer. Sur la nécessité de cette réduction, les marées de l’Océan ont prononcé sans équivoque. Il ne resterait donc rien d’appréciable.