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La comète de 1811, tout le monde se le rappelle, avait une brillante queue, dont la longueur ne resta pas constante. Dans son maximum, les mesures astronomiques lui donnèrent 41 millions de lieues. Sans avoir besoin de chercher si jamais cette queue se trouva dirigée vers la Terre, nous pouvons affirmer qu’elle ne l’atteignit pas, car le 15 octobre, au moment de son plus grand rapprochement, la comète était encore à 47 millions de lieues de nous.

Dans son maximum d’éclat, la comète de 1811 ne jetait certainement pas sur la Terre une lumière égale au dixième de celle que nous recevons de la pleine Lune. Celle-ci, je ne dis pas seulement avec son intensité naturelle, mais concentrée au foyer des plus larges miroirs ou des plus grandes lentilles, et agissant sur la boule noircie d’un thermomètre à air, n’a jamais produit d’effet sensible. Cependant, par ce mode d’expériences, un centième de degré du thermomètre ordinaire aurait été largement appréciable ! Il faudrait renoncer à jamais faire usage de sa raison si, après de tels résultats, on s’arrêtait encore à l’idée qu’une comète, fût-elle vingt fois plus éclatante que celle de 1811, pourrait, par sa lumière, produire à la surface de la Terre, soit des variations de température susceptibles d’avoir quelque effet sur l’abondance et la qualité des récoltes, soit même un de ces changements microscopiques que les instruments subtils des météorologistes sont destinés à signaler.

C’est donc dans la force attractive des comètes, qu’on se trouve définitivement amené à chercher la cause efficiente de leur prétendue influence météorologique. La Lune nous servira de terme de comparaison.