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capables d’empêcher toute putréfaction. Il résulte, en effet, des observations de M. de Humboldt, que, dans les steppes situées au delà du 62e degré de latitude, la Terre, à la profondeur de 4 à 5 mètres, reste éternellement gelée.

Ainsi, il est constaté qu’on pourrait rendre compte de la présence des éléphants fossiles en Sibérie, sans admettre que cette contrée ait éprouvé un changement subit de climat. Si malgré cela on persistait à croire qu’un tel changement a eu lieu par l’effet d’un choc de comète, je rappellerais qu’il a été établi précédemment (liv. xx, chap. xxv, t. iii, p. 349) que, à raison de la grande protubérance liquide équatoriale, il est impossible de supposer que la Sibérie ait jamais été voisine des régions équinoxiales, sans admettre en même temps que ses plaines, que toutes ses montagnes se trouvaient au fond de la mer, sous une nappe liquide de plus de 5 lieues d’épaisseur. Plus de place, conséquemment, sous ces latitudes, ni pour les éléphants, ni pour les rhinocéros. Avant le choc de la comète, la mer sibérienne aurait été plus chaude qu’aujourd’hui ; mais, avec cela, la solution du problème, loin de s’être simplifiée, serait devenue plus difficile.

M. Élie de Beaumont a trouvé le secret de dire encore quelque chose de neuf sur cette question des éléphants de Sibérie, que tout le monde croyait épuisée. Voici comment ce célèbre géologue résoudrait le problème :

La distance du Thian-Chan à l’embouchure du fleuve Lena est de 800 à 900 lieues. À raison de 100 lieues par