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une nombreuse population agricole à des hauteurs supérieures, mais on y trouve encore des villages et de grandes cités. Aujourd’hui, un tiers de la population des contrées montueuses du Pérou et de Bolivia habite des régions situées fort au-dessus de celles où toute végétation a cessé à parité de latitude dans l’hémisphère nord.


CHAPITRE XXIII

les travaux des hommes peuvent-ils modifier le climat d’un lieu donné ?


Il est certain que la neige se conserve plus longtemps dans l’intérieur des forêts ; il est facile de trouver la raison de ce fait : dans le voisinage des forêts, les couches d’air échauffées ne peuvent parvenir aussi vite jusqu’à la couche neigeuse, et le rayonnement du Soleil ne peut la faire fondre rapidement ; la température hivernale doit donc se prolonger plus qu’en rase campagne. Lorsque les hommes abattent les forêts, ils modifient donc jusqu’à un certain point le climat des contrées environnantes. Mais ce qui caractérise surtout l’absence des grandes plantations d’arbres, c’est la propagation des vents. Les forêts agissaient comme abri, leur destruction ouvre une libre carrière aux actions thermiques des vents chauds et des vents froids qui viennent alors modifier la température des régions voisines des lieux où elles existaient.