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moires de l’Académie américaine ; mais ils ne sont devenus populaires que depuis le moment où mon illustre ami M. de Humboldt a eu la pensée de les représenter graphiquement après les avoir perfectionnés par ses propres recherches. Chacun sait aujourd’hui que si l’on joint par des lignes sur une carte géographique les lieux qui jouissent des mêmes températures moyennes, ces lignes, que M. de Humboldt a justement appelées des courbes isothermes, seront très-loin d’être parallèles à l’équateur, ou de correspondre dans tous leurs points à des latitudes égales, particulièrement dans nos climats. On verra que la ligne isotherme de 10°, par exemple, qui, près de la côte occidentale d’Europe, passe par 52° de latitude (fig. 349), s’abaisse à la côte occidentale d’Amérique jusqu’à la latitude de 44° et à la côte orientale jusqu’à celle de 40° (fig. 350), et qu’elle coupe la côte orientale de l’ancien continent par 43° (fig. 349). Toutes les lignes isothermes ainsi tracées par M. de Humboldt ont leur sommet convexe vers la côte occidentale d’Europe, et s’abaissent des deux côtés de ces sommets à mesure qu’on s’approche de l’Amérique et de l’Asie.

À la simple inspection des figures 349, 350, 351 et 352 qui représentent les lignes isothermes, on voit qu’entre les tropiques elles ne s’éloignent pas beaucoup des parallèles de la sphère, mais qu’elles en diffèrent d’autant plus sur l’hémisphère boréal qu’elles correspondent à des températures moyennes plus basses.

Je dois prévenir qu’en traçant des lignes isothermes, il faut ne comparer entre elles que des observations thermométriques faites dans tous les climats à peu de hau-