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fluence aux courants pélagiques qui transportent sous une latitude des eaux qui avaient été échauffées ou refroidies sous une latitude différente. Mais nous devons nous interdire de semblables détails. On nous permettra de remarquer, toutefois, que l’Europe, déjà favorisée, quant à sa température, par l’existence à son midi, d’une bande intertropicale toute terrestre, qui doit plus s’échauffer, par l’action des rayons solaires, que la bande aquatique intertropicale située au sud de l’Asie, jouit aussi de l’avantage d’avoir à son nord une mer qui, par une circonstance particulière, reste presque toujours libre de glaces jusqu’à une latitude très-élevée. La circonstance dont je veux parler est le courant d’eau chaude, connu sous le nom de gulph stream, lequel, après avoir débouché par le détroit de Bahama et longé, à distance, la côte orientale des États-Unis d’Amérique, va réchauffer l’Irlande, les îles Shetland, les Orcades, les côtes de la Norvége et les mers environnantes.

Il faut bien se le rappeler, la mer n’exerce par son voisinage une influence modératrice sur les froids des continents, qu’à la condition de rester liquide. Quand la mer se gèle, quand la mer se couvre de glaçons et de neige, elle agit comme la terre ferme.

Si l’on croyait que j’ai exagéré la part d’influence que la mer doit exercer sur la température des continents, je ferais remarquer qu’il résulte d’observations faites en Amérique que le voisinage des grands lacs y modifie les températures des contrées environnantes de manière qu’elles se rapprochent des températures des côtes. Telle doit être, par exemple, l’influence des lacs Huron et