Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/608

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Franklin rend parfaitement compte, par deux exemples familiers, de la cause de pareils ouragans : « Supposons, dit-il, un long canal d’eau fermé à l’une de ses extrémités par une porte. L’eau y est tout à fait en repos jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Alors l’eau commence à se mettre en mouvement pour s’écouler par cette porte ; l’eau qui en est le plus proche se met la première en mouvement pour s’écouler par cette issue ; l’eau qui avoisine cette première s’ébranle ensuite, et ainsi successivement, jusqu’à ce que l’eau qui est à l’autre extrémité du canal s’achemine la dernière de toutes vers le côté où la résistance est diminuée. Ainsi dans ce cas, toute l’eau se meut véritablement vers la porte, mais les temps successifs où ces mouvements commencent sont en sens contraire, c’est-à-dire de la porte en arrière jusqu’à la tête du canal.

« Supposons encore que l’air d’une chambre soit tranquille et sans aucun courant dans toute la chambre, jusqu’à ce qu’on fasse du feu dans la cheminée. L’air de dedans la cheminée, étant raréfié par le feu, s’élève immédiatement ; l’air d’auprès de la cheminée accourt pour le remplacer dans la cheminée même, et ainsi de proche en proche, tout le reste de l’air, jusqu’à celui de derrière la porte.

« Ainsi, pour produire nos ouragans nord-est, sur les côtes occidentales des États-Unis, il suffit d’admettre une grande chaleur et une grande raréfaction dans le golfe du Mexique, ou dans le voisinage. L’air qui s’en élève y est remplacé par celui qui l’avoisine du côté du nord, et qui, étant plus froid, est conséquemment plus dense et