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rives de l’Ancien continent avec une température supérieure à celle de ce continent en hiver et plus faible en été ; il aura pour effet de rendre moins dissemblables les températures des deux saisons extrêmes. Chacun comprendra alors pourquoi Buffon disait que sur la côte orientale des États-Unis on avait un climat excessif, c’est-à-dire pour chaque température moyenne comparée à celle d’Europe, un été beaucoup plus chaud et un hiver beaucoup plus froid.

Si l’explication est juste, on voit que les mêmes différences, relativement aux températures, doivent exister à parité de latitude entre les côtes orientales et occidentales du Nouveau continent, comme aussi entre les côtes du vaste empire de la Chine situées à l’orient de l’Ancien continent.

Les observations confirment complétement la théorie. Sous le rapport de la température, la côte occidentale d’Amérique, très différente de la côte orientale du même continent, ressemble à la côte occidentale d’Europe, et, d’un autre côté, la côte orientale d’Amérique à climats excessifs est semblable à la côte orientale d’Asie.

Aussitôt que les régions septentrionales de l’Amérique furent découvertes, les navigateurs remarquèrent qu’à parité de latitude elles sont beaucoup plus froides que l’Europe. Ce fait, dont la théorie astronomique des climats ne pouvait pas donner une explication satisfaisante, exerça la sagacité de plusieurs physiciens, et entre autres de Halley. Suivant ce savant célèbre, une comète choqua jadis obliquement la Terre et changea la position de son axe de rotation. Par suite de cet événement, le pôle nord,