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plus chauds que les régions parcourues, et que le contraire arrive lorsqu’ils sont plus froids. Or, par une cause astronomique que j’expliquerai dans le chapitre suivant (page 587), les vents prédominants dans les latitudes tempérées de l’Amérique sont les vents de sud-ouest. Ces vents venant de l’océan Pacifique n’atteignent la côte des États-Unis qu’après avoir traversé l’Amérique dans sa plus grande largeur. Quand ils soufflent en été, leur température, très-modérée au moment où ils quittent la mer Pacifique pour s’enfoncer dans le continent, s’accroît d’une partie de la température très-supérieure à la leur que toute la partie solide du continent américain a dû acquérir à cette époque de l’année. Au moment où ce vent arrivera à Quebec, à Boston, à Philadelphie, il aura donc à peu près la température que les atmosphères de ces villes auraient acquise par la seule absorption des rayons solaires. Le vent sud-ouest ne produira aucune diminution sur les températures estivales de la côte nord-est d’Amérique.

Pendant l’hiver, les vents du sud-ouest qui proviennent de l’océan Pacifique sont d’une température modérée ; mais ils se refroidiront considérablement en traversant la vaste étendue du continent américain, et n’atteindront la côte orientale qu’avec une température très-basse, et qui ne pourra influer que très-faiblement sur la température astronomique ou indépendante des déplacements atmosphériques des villes que nous avons nommées.

Après avoir dépassé la côte orientale d’Amérique, le vent s’identifiera en toute saison avec la température de l’océan Atlantique qu’il traverse ; il arrivera donc aux