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Nous avons déjà expliqué (chap. ix, p. 548) que l’eau s’échauffe moins à sa surface que les matières terreuses, parce que ces dernières matières ont une chaleur spécifique très-inférieure à celle de l’eau. En sorte que la quantité de chaleur solaire nécessaire pour élever leur température de 10°, par exemple, est beaucoup moins considérable que la chaleur de même origine qui peut élever du même nombre de degrés la température d’une couche liquide.

Nous devons remarquer, en outre, que les rayons solaires qui s’absorbent dans une très-mince couche terreuse, pénètrent en partie dans l’eau à une profondeur considérable ; qu’en mer notamment ils ne s’éteignent tout à fait qu’après avoir traversé des profondeurs d’une centaine de mètres, en sorte que la chaleur provenant de l’absorption, au lieu de se concentrer pour ainsi dire à la surface, porte sur une grande masse d’eau et doit être d’autant moindre que cette masse est plus considérable.

L’évaporation, cause très-intense de froid, comme nous l’avons vu (page 552), est d’autant plus forte que ce phénomène s’exerce sur une plus grande échelle. Or, là où le liquide peut fournir sans cesse à l’évaporation, existe une cause de refroidissement qu’on ne trouve pas du tout ou qu’on ne trouve pas au même degré sur la terre ferme.

Il résulte de ces trois causes (chaleur spécifique, diathermansie, évaporation), que l’eau et l’atmosphère qui est en contact avec elle, doivent être moins chaudes l’été que les portions continentales des terrains semblablement situés.

Après avoir vu ce qui arrive à l’eau pendant l’été, sous