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indispensable de tenir grand compte de la conductibilité des matières que les rayons solaires vont échauffer. Il faut surtout bien apprécier, sous ce rapport, les propriétés comparatives des solides et des liquides : on ne doit pas oublier que la surface solide du globe étant 1, la partie recouverte par la mer est 2,7, presque 3.

L’eau n’a que très-peu de conductibilité pour la chaleur (chap. iii, p. 531). En outre, comme les seuls rayons absorbés produisent un échauffement, comme les corps terrestres s’échauffent seulement à leur surface, la chaleur reçue par une surface aqueuse étant employée à la vaporiser (chap. ix, p. 552), il en résulte que la mer s’échauffe peu. Jamais, loin de terre, on ne la trouve au-dessus de plus de 30°. La température du sol s’élève au contraire dans quelques lieux jusqu’à 70°. Jamais l’air n’a une température supérieure à celle de la mer. Il ne s’échauffe donc que par contact. Les terres ont un grand pouvoir émissif, mais la mer, ainsi que nous le verrons plus loin (chap. xv, p. 573), ne se refroidit que peu.

Ces principes posés, il est facile d’expliquer le phénomène des saisons et d’apprécier les changements qui peuvent se produire lorsque l’on passera d’un horizon tel que celui de Paris, à un horizon composé différemment mais placé sur un même parallèle.

Depuis le 21 mars, époque de l’équinoxe de printemps, jusqu’au 23 septembre, époque de l’équinoxe d’automne, le jour dans nos climats surpasse la nuit, le Soleil est au-dessus de l’horizon de Paris pendant plus de douze heures.