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La chaleur obscure qui émane des sources terrestres, outre ce que nous venons de rapporter, jouit de quelques propriétés particulières très-remarquables, qui n’ont été découvertes que depuis peu d’années.

Voici quelques faits qui frapperont d’étonnement le lecteur attentif :

L’alun et le sel gemme sont également diaphanes pour la lumière ;

L’alun, même très-aminci, arrête tous les rayons calorifiques des sources terrestres ; le sel gemme les laisse tous passer ;

Certains verres noirs, lors même qu’ils sont tellement épais qu’on ne voit pas le Soleil au travers, laissent passer des rayons calorifiques provenant des sources terrestres.

De là résulte la nécessité de l’expression diathermane, que M. Melloni, l’ingénieux auteur de ces observations, a justement introduite dans la science. Mariotte avait déjà constaté que la chaleur des feux terrestres est arrêtée par les lames de verre ; tout le monde sait que les ouvriers fondeurs et verriers se servent d’écrans de verre pour exécuter leurs travaux ; la lumière accompagnée de la chaleur blesserait leurs yeux ; la lumière seule traversant le verre, et la chaleur étant arrêtée par cette substance, les ouvriers peuvent manier sans danger les substances échauffées par la chaleur d’origine terrestre ; la chaleur solaire se comporte tout autrement. On voit que ce n’est

    dans le même rapport que les rayons lumineux, ou du moins que la chaleur transmise quand le Soleil est à une certaine hauteur, et celle qui nous arrive quand cet astre approche de l’horizon, n’ont pas les mêmes propriétés.