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mieux le matin que le soir, bien qu’en choisissant, comme termes de comparaison, des heures également éloignées de midi, des hauteurs du Soleil semblables, des diaphanéités atmosphériques en apparence toutes pareilles, il eût été naturel de s’attendre à des résultats identiques. Certaines modifications qui ne troublent pas d’une manière visible la transparence proprement dite de l’atmosphère, influent donc sur la transmissibilité des rayons dits chimiques.

Nous voici arrivés au moment d’examiner comment la lumière solaire échauffe les corps. Nous pouvons poser comme principe général que les rayons lumineux, tels qu’ils viennent du Soleil, n’échauffent un corps qu’en raison de la quantité de ces rayons qui se perdent dans sa substance, qui sont absorbés par elle. Ainsi, si un corps est parfaitement poli à sa surface extérieure, s’il réfléchit la plus grande partie des rayons incidents, ce corps s’échauffera à peine. C’est ce qu’on observe quand on expose un miroir de télescope en plein soleil. Supposons que la surface de ce miroir soit graduellement dépolie, de manière que le métal ne se comporte plus comme un miroir parfait : dès ce moment son échauffement augmentera. Recouvrez sa surface d’une couche, si mince qu’elle soit, très-peu réfléchissante et dès lors très absorbante, comme le noir de fumée, par exemple, et dans les mêmes circonstances l’échauffement deviendra énorme.

Puisque, d’après ces expériences, les corps ne s’échauffent que par les rayons qui ne sont pas réfléchis, puisqu’ils s’échauffent exclusivement par les rayons absorbés,