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développée, que possède une portion échauffée d’un corps, de transmettre sa chaleur aux autres portions de ce même corps sans qu’il s’opère aucun déplacement moléculaire.

Parmi les corps connus, les liquides, l’eau entre autres, sont ceux qui jouissent de la conductibilité la plus faible. Si l’on échauffe exclusivement la surface supérieure d’une masse liquide, la chaleur se transmet à peine aux couches inférieures. Lorsqu’on refroidit, au contraire, la surface supérieure d’un liquide, le froid se communique assez promptement aux couches inférieures. On aurait tort de conclure de là que les liquides ont une beaucoup plus grande conductibilité pour le froid que pour le chaud. En effet, lorsqu’un fluide est refroidi par le haut, ses molécules deviennent plus denses ; elles se précipitent vers le bas ; il y a donc alors déplacement moléculaire, circonstance qui était exclue par la définition que nous avons donnée du mot conductibilité.

Parmi les corps connus, les métaux sont ceux qui jouissent de la plus forte conductibilité. Les métaux ont d’ailleurs des conductibilités très-différentes suivant leur nature. Les plus conducteurs sont l’or, le platine, l’argent, le cuivre.

Des expériences directes permettent de placer au dernier terme de l’échelle les métaux suivants : le fer, le zinc, l’étain, le plomb.

Au nombre des corps qui jouissent de la conductibilité la moins développée, nous devons placer le charbon ordinaire, le bois, la brique, les matières terreuses. L’air et les autres gaz sont mauvais conducteurs de la chaleur, et