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En sortant d’un sermon de Bossuet, madame de Sévigné écrivait à sa fille : « L’évêque de Meaux se bat à outrance avec son auditoire. » Je ne veux pas, toute proportion gardée, qu’on dise la même chose du professeur d’astronomie de l’Observatoire. J’admets, sans m’en fâcher le moins du monde, qu’on persiste dans des opinions préconçues, même après qu’à mon sens je les ai renversées de fond en comble. Je demande seulement le droit de rester dans mon sentiment, tant qu’il n’est pas combattu par des preuves réelles, tant qu’on ne lui oppose que des aperçus vagues, insaisissables. Mes contradicteurs sur la question de la prédiction du temps ne m’ébranlent en aucune manière quand ils disent : « Voyez, n’arrive-t-il pas souvent que les prédictions se réalisent ? » Des coïncidences accidentelles ne prouvent absolument rien ; elles sont le fruit du hasard, et les contradictions sont plus nombreuses que les rencontres fortuites que l’on peut citer. La lecture de ce livre montrera, je l’espère, que par exemple les variations subites que présentent les températures de chaque climat, de chaque saison, défient toutes les prévisions humaines.


CHAPITRE II

thermomètres — températures


Le thermomètre est un instrument trop connu pour que je doive m’arrêter à le décrire dans tous ses détails. Je rappellerai seulement le principe de sa construction. Lorsqu’un corps s’échauffe, ses dimensions augmentent