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à l’époque où la carte fut tracée, cet astre est doué d’un mouvement propre, cet astre est une planète ou une comète. Manque-t-il dans la région explorée un point lumineux, jadis enregistré comme une étoile, ce point était mobile, on avait méconnu son vrai caractère ; il faut se hâter de faire une révision attentive de toutes les parties du ciel, afin d’y découvrir l’astre errant.

La planète dont M. Le Verrier avait proclamé l’existence pouvait être moins brillante que les étoiles marquées dans les cartes célestes les plus renommées. Il était donc indispensable de procéder à l’exécution de cartes nouvelles et embrassant jusqu’aux étoiles de dixième grandeur, avant de se livrer, avec des chances assurées de réussite, à la recherche du nouvel astre. Tel était pour l’espace très-circonscrit au dehors duquel, suivant M. Le Verrier, la planète ne pouvait pas se trouver, le travail minutieux qu’on dut commencer à Paris. À Berlin, ce soin devint superflu ; on y possédait déjà des cartes détaillées du ciel. Par une heureuse coïncidence, la carte de la 21me heure, la carte de la région où se mouvait en 1846 la nouvelle planète, venait d’être gravée et publiée. Ceci explique comment M. Galle, sur les instructions envoyées de Paris, aperçut l’astre, le jour même où lui parvint la lettre de M. Le Verrier. Sans la carte de M. Bremiker, l’astronome de Berlin se fût trouvé dans les conditions défavorables des observateurs de France, d’Angleterre, d’Italie, et la constatation de la découverte de notre compatriote eût été retardée de une à deux semaines. Toutes ces explications seront confirmées, en point de fait, par le passage suivant d’une lettre de M. Encke :