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tion attentive des observations, il obtint des valeurs certaines des perturbations dont la théorie ne pouvait rendre compte, et les introduisant dans les formules qui les expliquaient par l’existence d’une nouvelle planète, il obtint les éléments approximatifs de celle-ci. Le 31 août 1846, M. Le Verrier publia les résultats définitifs de ses recherches : il indiqua que la planète devait se trouver alors dans la constellation du Capricorne, à une petite distance à l’est de l’étoile δ de cette constellation. M. Le Verrier communiqua ces résultats aux divers astronomes des observatoires de l’Europe. M. Galle, de Berlin, lui répondit le 25 septembre : « La planète dont vous avez signalé la position existe réellement. Le jour même où j’ai reçu votre lettre, je trouvai une étoile, de huitième grandeur, qui n’était pas inscrite dans l’excellente carte Hora xxi (dessinée par M. le docteur Bremiker), de la collection de cartes célestes publiée par l’Académie royale de Berlin. L’observation du jour suivant décida que c’était la planète cherchée. » La position dans laquelle M. Galle avait vu la planète ne différait que d’un degré environ de celle que lui avait assignée M. Le Verrier. Le calcul avait dit que la longitude héliocentrique de la planète cherchée était de 327° 24′ au 1er janvier 1847 ; l’observation de l’astre découvert donna 326° 32′.

Une telle découverte doit occuper une place importante dans l’histoire de l’astronomie. La méthode suivie par M. Le Verrier diffère complétement de tout ce qui a été tenté auparavant par les géomètres et les astronomes. Ceux-ci ont quelquefois trouvé accidentellement un point mobile, une planète, dans le champ de leur télescope ;