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de sorte qu’elle sera bientôt plus considérable. J’ai eu l’idée, d’après cela, qu’un moment viendra où la solution du problème serait peut-être bien fournie par une nouvelle planète dont les éléments seraient reconnus d’après son action sur Uranus et vérifiés d’après celle qu’elle exercerait sur Saturne. »

Le problème de la détermination de la planète qui pouvait causer les perturbations mystérieuses d’Uranus était donc posé publiquement, lorsque, en 1845, je conseillai vivement à M. Le Verrier de s’en occuper. Il était temps, puisque, en Angleterre, un jeune astronome de l’Université de Cambridge, M. Adams, traitait la question dès cette même année et parvenait de son côté à la résoudre. Mais, je me hâte de le dire, M. Adams ne publia rien, et son travail, très-bien fait d’ailleurs, ne servit en aucune façon à faire découvrir l’astre inconnu.

M. Le Verrier dut avant tout chercher à obtenir les valeurs véritables des parties des perturbations d’Uranus que ne pouvaient pas expliquer les planètes jusqu’alors connues. Il dut d’abord corriger les éléments adoptés pour Uranus, puis construire des éphémérides exactes qui pussent être comparées avec les observations, de manière à mettre en évidence les perturbations dues à l’astre cherché. L’habile géomètre fit ses comparaisons non-seulement avec les anciennes observations de Flamsteed, de Lemonnier, de Bradley, de Mayer, de l’Observatoire de Greenwich et de l’Observatoire de Paris qui avaient été publiées ; il put en outre profiter, comme il le dit lui-même, « des excellentes observations inédites faites à Paris de 1835 à 1845, et que je lui confiai. » Après une réduc-