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Enfin il renouvelle, quant au sens du mouvement des deux satellites, son assertion de 1797 ; il proclame sans équivoque le résultat suivant, remarquable surtout comme une anomalie unique dans l’ensemble des mouvements de notre système solaire, si l’on excepte les comètes : « Les deux satellites d’Uranus circulent autour de la planète en rétrogradant ; » ou bien, car c’est la même chose, les termes seuls diffèrent, « ces satellites décrivent les arcs septentrionaux compris entre les nœuds ascendants et les nœuds descendants de leurs orbites, par des mouvements dirigés de l’est à l’ouest. »

Suivant Herschel, des deux satellites incontestés, le premier (le plus rapproché de la planète) serait en général plus lumineux que l’autre.

En observant assidûment ces deux satellites, le grand astronome de Slough a cru trouver aussi que leurs intensités comparatives varient beaucoup, que même le second satellite surpasse quelquefois le premier.

Ces variations, l’auteur les expliquerait, soit à l’aide d’un mouvement de rotation des satellites, d’où résulterait que durant chaque révolution autour de la planète, ces petits astres nous présenteraient tour à tour les diverses parties, sans doute inégalement lumineuses, de leurs surfaces ; soit, si les changements d’intensité n’étaient pas réguliers, par des atmosphères qui couvriraient ou laisseraient successivement à nu des portions plus ou moins étendues des corps obscurs intérieurs, ainsi qu’on l’observe dans le Soleil, dans Jupiter et dans Saturne.