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l’anneau se voyait par son épaisseur, à une époque où elles se présentaient comme des protubérances, ne s’accordaient point avec les positions des sept satellites alors connus. En existait-il un autre ? Ce nouveau satellite pouvait servir à coordonner les faits, mais en lui attribuant une révolution de 10h 32m 15s. La troisième loi de Kepler placerait un pareil satellite dans la largeur de l’anneau, entre les bords intérieurs et extérieurs. À moins de supposer, ce que personne ne voudra faire, que la matière de ce corps singulier est suffisamment fluide pour permettre à un satellite de le parcourir librement, on est forcé de reconnaître que les taches observées étaient des parties intégrantes de l’anneau ; que les 10h 32m 15s sont la durée de la rotation de ce pont immense. Les taches lumineuses dont les déplacements conduisirent à ce résultat numérique étaient situées sur l’anneau extérieur.

Citons maintenant des faits qui paraissent en contradiction avec la conséquence qui se déduit des observations d’Herschel. Cassini vit, le 8 décembre 1671, qu’une des anses de l’anneau était encore un peu visible. Ce phénomène ne pouvait guère s’expliquer qu’en supposant que l’anneau, au lieu d’être parfaitement plat, présentait certaines ondulations ; et comme il persista pendant un temps fort long, il n’était pas possible d’admettre que la protubérance s’était portée d’un côté à l’autre de la planète par un mouvement de rotation rapide.

En 1714, le 12 octobre, Maraldi observa Saturne avec une seule anse persistante du côté de l’occident. Le 22 mars 1715, le même astronome ne voyait qu’une