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dans tous les points de sa surface, et qu’il tournait sur lui-même, puisqu’il montrait toujours à la Terre la portion de son globe la plus obscure dans sa digression orientale ; on devait en conclure que dans cette même position il présentait sa région brillante à la planète, et qu’il tournait sur lui-même en un temps égal à celui de sa révolution autour de Saturne.

Cette loi de l’égalité des temps de révolution et de rotation, nous l’avons déjà trouvée dans la Lune et dans les satellites de Jupiter : elle paraît donc une loi générale applicable à tous les satellites.

En examinant attentivement le tableau précédent, sir John Herschel a fait une remarque que nous devons consigner ici, car elle influera beaucoup sur les valeurs des perturbations des satellites de Saturne, déduites de la théorie.

Le temps de la révolution du troisième satellite est double du temps de la révolution du premier. La durée de la révolution du quatrième est double de la durée de la révolution du second.

L’anneau dont la planète est entourée empêche d’observer les éclipses des satellites de Saturne, et les passages de leurs ombres sur le corps de la planète ne peuvent même être remarqués que dans des circonstances fort rares. Je trouve cependant que le 2 novembre 1789, William Herschel vit nettement l’ombre du sixième satellite parcourir le disque brillant de la planète, observation qui suffirait à elle seule pour prouver que Saturne n’est pas lumineux par lui-même.