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reproduisions, à l’aide des observations d’Algol, les combinaisons qui conduisirent Rœmer à la détermination de la vitesse de la lumière. Seulement, le célèbre astronome opérait sur de la lumière réfléchie, et il ne sera ici question que de lumière directe ; seulement, les satellites donnaient la vitesse d’une lumière venant du Soleil, et nous trouverons la vitesse de la lumière venant d’une étoile.

Les causes, quelle qu’en soit la nature, qui, dans la région d’Algol, font passer successivement cette étoile de la deuxième à la troisième grandeur, ou de la quatrième à la troisième, se manifestent à nous après un temps égal à celui que la lumière emploie à venir de cette région à la Terre. Il faut bien, en effet, pour que nous apprenions le changement survenu aux confins du firmament, attendre l’arrivée du courrier lumineux qui nous en apporte la nouvelle. Ainsi, il y a lieu à distinguer soigneusement le moment où par sa rotation ou par l’interposition d’un corps opaque, etc., l’étoile devient de troisième grandeur réellement, et celui où elle le devient pour la Terre. Le premier moment est celui du phénomène réel ; l’autre est le moment du phénomène apparent.

Supposons que l’étoile et la Terre soient immobiles : le temps de la transmission de la lumière restera constant. Dans le cas contraire il y aura variation. Ainsi, la Terre s’éloigne-t-elle graduellement de l’étoile, le temps écoulé entre le phénomène réel et le phénomène observé deviendra de plus en plus grand. L’inverse aura lieu évidemment si la Terre et l’astre se rapprochent.

La Terre est-elle une planète, dans son mouvement