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pour résoudre le problème, en apparence insoluble, qu’il s’était proposé.

Depuis les tentatives faites sans succès par Galilée, il devait paraître inutile de chercher à mesurer la vitesse de la lumière par des expériences directes faites sur la Terre. Dans le premier des dialogues delle scienze nuove, Galilée fait énoncer par Salviati, un des trois interlocuteurs, les épreuves très-ingénieuses qu’il avait employées, et qu’il croyait propres à résoudre la question. Deux observateurs, avec deux lumières, avaient été placés à environ 1 800 mètres de distance : l’un d’eux, à un instant quelconque, éteignait sa lumière ; le second couvrait la sienne aussitôt qu’il ne voyait plus l’autre ; mais comme le premier observateur voyait disparaître la seconde lumière au même moment où il cachait la sienne, Galilée en conclut que la lumière se transmet dans un instant indivisible à une distance double de celle qui séparait les deux observateurs. Des expériences analogues que firent les membres de l’Académie del Cimento, mais pour des distances trois fois plus considérables, conduisirent à un résultat identique.

M. Fizeau, en 1849, a été plus heureux que ses illustres devanciers du xvie siècle. Il a remarqué d’abord que si l’on fait tourner avec une grande rapidité une roue portant à sa circonférence des dents également espacées, chacune de ces dents mettra à franchir l’intervalle vide qui la sépare de la dent consécutive un temps très-petit que l’on pourra toutefois mesurer, si l’on connaît la vitesse de rotation de la roue. Supposons, par exemple, qu’une roue fasse 10 tours par seconde, et qu’une dent oc-