Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que nous avons sous la main. On sait que, pour comparer les unes aux autres les masses des différents corps qu’on rencontre à la surface de notre globe, on est convenu de les rapporter à la masse, c’est-à-dire au nombre de points matériels du même volume d’eau. La masse d’un centimètre cube d’eau considérée à la température de son maximum de condensation, ou de 4 degrés centigrades, est ce qu’on appelle l’unité des densités. La densité d’un corps quelconque est le rapport de la masse d’un centimètre cube de ce corps à celle d’un centimètre cube d’eau. Le problème que les physiciens et les astronomes se proposent, en cherchant la densité de la Terre, est en conséquence de trouver le rapport de la masse d’un centimètre cube moyen de la Terre à celle d’un centimètre cube d’eau. Ce problème a été résolu par Cavendish, à l’aide d’une série remarquable d’expériences faites avec une balance que nous allons décrire. Cavendish a admis que les lois de l’attraction universelle sont applicables à tous les corps terrestres. Or on connaît l’action exercée par la Terre sur une petite balle de plomb, qui, en un lieu donné, est distante du centre de la Terre d’une longueur donnée par le calcul ; cette action, en effet, est mesurée par le poids de la balle de plomb, poids obtenu par une balance ordinaire. Si donc on peut mesurer à l’aide d’une balance spéciale l’action d’une grosse boule de plomb sur la même petite balle, lorsque les centres des deux boules de plomb sont à une distance connue, il est évident que, comme on sait que les attractions sont proportionnelles aux masses, et en raison inverse du carré des distances, on aura une