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différentes, les courbes apparentes décrites par ces étoiles annuellement, n’auraient pas les mêmes amplitudes ; en d’autres termes, que leur plus grand diamètre ne serait plus de 40″,88. Une dissemblance entre les aberrations observées de deux astres serait donc un indice certain d’une différence entre les vitesses des rayons qui en émanent. Malheureusement ce moyen d’investigation n’est pas très-précis : il faudrait, en effet, que la vitesse du rayon d’une étoile surpassât d’un vingtième celle des rayons d’une seconde étoile pour que l’aberration de cette dernière étant de 20, l’aberration de la première fût réduite à 19. L’aberration générale étant de 20″,4, une différence de 1 dixième de seconde, c’est-à-dire 1/204e de différence entre les aberrations, n’indiquerait qu’une différence de 1/204e entre les vitesses respectives des lumières provenant des deux astres comparés.

J’ai fait voir, il y a un demi-siècle, par des expériences directes sur les déviations éprouvées par les rayons lumineux pénétrant dans les corps diaphanes, que la lumière provenant de diverses étoiles, du Soleil, de la Lune, des planètes et des diverses sources terrestres, se meut avec une vitesse identique, ou que du moins, s’il existe quelques différences, elles ne peuvent altérer en rien l’exactitude des observations astronomiques qui admettent l’identité de vitesse.

Quelques astronomes ont cru arriver, dans la détermination de la valeur de l’aberration des étoiles, à une précision supérieure à 1/10e de seconde ; aussi ont-ils tiré des différences de cet ordre données par les observations, la conséquence qu’il existe diverses étoiles dont