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certaine courbe en vertu d’une impulsion primitive, se mouvrait plus vite dans le vide que dans une matière gazeuse ; mais un pareil corps ne peut pas être assimilé à une comète, car celle-ci, dès qu’elle éprouve quelque résistance, change de route. Que peut-il donc y avoir d’extraordinaire à ce qu’alors elle arrive plus tôt ? C’est encore ici le cas d’appliquer la remarque de Fontenelle, que « quand une chose peut être de deux façons, elle est presque toujours de celle qui d’abord semble la moins naturelle. »


CHAPITRE VII

masses des planètes


Nous avons précédemment fait voir (chap. iii, p. 14) comment les lois de l’attraction universelle permettent de déterminer facilement la masse du Soleil. Un calcul analogue à celui que nous avons exposé nous fournira la masse de Jupiter, ou, en général, celle d’une planète ayant un satellite. Supposons que le satellite, comparé à la planète, puisse être regardé comme une simple molécule matérielle. Connaissant les dimensions de l’orbite, on saura quelle est la quantité dont le satellite tombe vers la planète en une seconde de temps, résultat d’où l’on pourra aisément déduire la quantité dont le satellite tombe vers le Soleil en une seconde de temps. Mais cette dernière quantité peut aussi se déduire facilement des circonstances du mouvement de la planète autour du Soleil. La comparaison des deux nombres ainsi obtenus fera connaître le rapport de la masse du Soleil à celle de Jupiter.