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de 1 à 2, ce qui est plus que suffisant pour nous faire distinguer les différentes régions de ce satellite actuellement bien terminées.

Il sera curieux de rechercher si, en se projetant sur notre lumière atmosphérique, qui peut être considérée comme un disque planétaire lumineux indéfini, les satellites sont dépouillés des rayons factices qui les entourent lorsqu’on les voit sur un fond obscur, et si alors leurs taches deviennent visibles. On pourrait aussi éclairer de nuit le champ de la lunette d’une lumière artificielle dont on ferait varier l’intensité à volonté et répéter les mêmes observations.

Je ne dois pas négliger de citer deux résultats d’observations qui, en les supposant exacts, ne se concilieraient pas aisément avec l’explication précédente. Je les emprunte à un travail de Messier. « Plus, dit cet astronome, une tache appartenant au troisième satellite s’approchait du bord de la planète, plus elle diminuait de grandeur, et je cessais de la voir avant qu’elle eût atteint le bord de Jupiter. » (Observation du 6 septembre 1760.)

« Le 14 juillet 1771, une tache sur le troisième satellite cessa, dit Messier, d’être visible près du bord de la planète. » (Connaissance des temps pour l’année 1804, p. 415 et 420.)

Les taches des satellites, dont l’existence a été démontrée par les passages de ces petits astres sur le corps de Jupiter, servent à expliquer les changements d’intensité lumineuse auxquels ils sont assujettis. Il suffit de supposer que la matière des satellites ou celle de leurs atmosphères ne sont pas également propres sur tous les