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bach. On aurait tort, quoiqu’on l’ait prétendu, de conclure de tous ces faits que la loi de Laplace avait fait défaut à ces quatre époques mentionnées. On n’a point fait attention qu’aux dates citées des satellites pouvaient se projeter sur la planète ou être cachés par son disque opaque, tandis que la loi n’est relative qu’à de véritables éclipses ou qu’à l’existence simultanée des satellites dans le cône d’ombre.


CHAPITRE XIV

les satellites peuvent-ils être aperçus à l’œil nu ?


On a beaucoup agité la question de savoir si, dans les circonstances les plus favorables, les satellites de Jupiter peuvent être aperçus à l’œil nu. On conçoit que dans le cas d’une réponse affirmative, on pourrait soutenir que l’antiquité les a connus.

Dans les planches d’une Encyclopédie japonaise, dont la première édition remonte à une époque bien antérieure à celle de l’invention des lunettes, Jupiter est figuré ayant à ses côtés deux petites étoiles ; mais ce dessin ne prouve pas grand-chose, et il est certain que les Japonais ajoutent aux textes de leurs plus anciens ouvrages, quand ils les réimpriment, les documents qu’ils ont reçus de leurs communications avec les Hollandais ; la circonstance que Jupiter est dessiné avec deux et non avec quatre satellites, peut bien paraître difficile à expliquer, sans pour cela qu’elle soit décisive quant à la visibilité de ces petits astres sans le secours de lunettes.