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Soleil. La recherche de la cause compensatrice, si elle existe, est bien digne de fixer l’attention des géomètres. Dans tous les cas, il est facile de comprendre pourquoi on n’aperçoit pas, quant à présent, d’effet appréciable sur les planètes, tandis que la marche des comètes en est affectée d’une manière sensible. Cela provient encore de ce que les planètes ont une assez forte densité. Les comètes peuvent être, au contraire, notablement retardées dans leur marche. Pour sentir la justesse de la distinction que je fais ici quant aux phénomènes de résistance entre les corps denses et rares, on n’a qu’à comparer les distances, si dissemblables, que franchissent dans l’air, des balles de plomb, de liége ou d’édredon, lorsque, projetées d’un canon de fusil par des poids égaux de poudre, elles avaient cependant reçu les mêmes vitesses initiales.

En déterminant théoriquement l’orbite de la comète à courte période (liv. xvii, chap. vii, t. ii, p. 287), M. Encke a tenu un compte scrupuleux des dérangements qu’elle devait éprouver par l’action des planètes. Néanmoins, dans chacune de ses apparitions, le calcul et l’observation présentèrent, toujours dans le même sens, des différences évidemment supérieures aux erreurs possibles des mesures.

La cause de ces discordances ne paraît pouvoir être que la résistance de l’éther. En effet, les deux seuls éléments de l’orbite qui, d’une révolution à la suivante, n’éprouvent pas de changement, sont l’inclinaison et la position du nœud. Cette invariabilité est une suite inévitable de notre hypothèse, car la résistance d’un gaz, quelque diminution qu’elle fasse subir à la vitesse d’un