Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On appelle premier satellite celui qui s’éloigne le moins de Jupiter, quatrième satellite celui qui s’en éloigne le plus. Les second et troisième satellites sont, dans cet ordre, ceux qui s’écartent de la planète à des distances intermédiaires entre celles qui correspondent au premier et au quatrième.

Les durées des révolutions de ces satellites étant très-inégales, on les voit quelquefois groupés par couples de deux du côté oriental et du côté occidental de la planète ; quelquefois trois de ces astres sont rangés à peu près en ligne droite d’un côté ; le quatrième se trouve seul du côté opposé ; il arrive enfin quelquefois que les quatre satellites se montrent tous ensemble du côté oriental ou du côté occidental de la planète et toujours à peu près sur une ligne droite.

Lorsque les satellites passent entre Jupiter et le Soleil, ils projettent leur ombre sur la planète ; ce sont là, pour les habitants de Jupiter, de véritables éclipses de Soleil.

Ces ombres, pour un observateur situé sur la Terre, ne peuvent pas être confondues avec les taches ordinaires de Jupiter ; elles sont rondes, noires, bien terminées, et elles semblent se déplacer à peu près avec la même rapidité au centre et vers les bords de la planète. La durée de leur apparition sur le disque de Jupiter est égale à celle qu’on peut déduire du mouvement du satellite qui les engendre.

Les ombres dont nous parlons maintenant sont parfaitement noires ; Jupiter ne semble émettre aucune lumière dans les points à l’égard desquels les satellites font l’office d’écran. Jupiter n’est donc pas lumineux par lui-