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nombre de ces astres se trouve Jupiter. On établit ensuite une tige verticale opaque et déliée en face de la planète. À partir de ce moment, une partie de l’écran, celle qui correspond à l’ombre géométrique de la tige opaque, ne reçoit pas la lumière de Jupiter ; tout le reste est dans le même état qu’auparavant : on ne verra donc la portion de l’écran correspondante à l’ombre géométrique du corps interposé que dans le cas où la lumière de la planète sera une partie sensible de la lumière versée par tous les autres astres éclairants.

On admet généralement qu’une lumière ne produit un effet sensible en s’ajoutant à une autre lumière que lorsqu’elle est au moins la cinquante-cinquième partie de celle-ci. Dans cette supposition, l’ombre géométrique serait sensiblement inférieure en éclat au reste de l’écran, alors seulement que la lumière de Jupiter, qui tombe de part et d’autre de cette ombre, aurait une intensité au moins égale à la cinquante-cinquième partie de la lumière envoyée sur le papier par l’ensemble de l’hémisphère céleste.

Si, à l’aide d’un plan de verre interposé, on affaiblit la lumière provenant de Jupiter et celle-là seulement, on pourra déterminer expérimentalement le moment où cette lumière réduite sera égale à la cinquante-cinquième partie de celle provenant de tous les astres alors visibles.

Je n’ai pas besoin d’indiquer ici toutes les conséquences qu’on pourrait déduire de pareilles expériences conduites avec soin et faites dans des circonstances variées ; par exemple, lorsque le ciel renferme de brillantes comètes, lorsque la lumière zodiacale est visible, etc., etc.