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trouve ensuite, qu’en 1779, à sa sortie de la sphère d’attraction de la même planète, la comète décrivait une orbite dont le contour ne pouvait pas être parcouru en moins de vingt ans. Il résulte aussi de ces calculs, qu’avant 1767, pendant toute la durée de sa révolution, la distance de la comète au Soleil ne fut jamais au-dessous de 194 millions de lieues, et qu’après 1779, ce minimum de distance se réduisit à 128 millions de lieues. C’était encore trop pour que l’astre pût être aperçu de la Terre.

Quelque singulier que cela paraisse, nous sommes donc pleinement autorisés à dire de la comète de Lexell, qu’en 1767, l’action de Jupiter nous la donna, et que la même action, produisant un effet inverse, nous la déroba en 1779.


CHAPITRE VI

de l’éther


Les calculs dont nous venons d’exposer les bases dans les chapitres précédents sur les perturbations des mouvements planétaires et cométaires, supposent que les astres se meuvent dans le vide ; ils ne tiennent aucun compte de la matière éthérée qui remplit l’univers et dont les vibrations constituent la lumière. Tout milieu matériel tend à diminuer les dimensions de l’orbite parcouru par un corps qui le traverse ; mathématiquement parlant, si l’on ne parvient pas à trouver une cause compensatrice de la résistance éprouvée, il sera établi qu’après un laps de temps suffisant, composé peut-être de plusieurs milliards d’années, la Terre, par exemple, ira se réunir au