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Nous venons de dire que les diverses bandes sont exactement parallèles entre elles ; des observations faites à Berlin, en 1834 et 1835, par Mædler et Beer, astronomes que nous avons si souvent cités, conduiraient à la conséquence que quelquefois elles présentent une légère inclinaison à l’équateur de la planète ; ils disent avoir trouvé que la ligne médiane de la bande centrale boréale formait avec l’équateur un angle de 49′.

Les opinions ont très-peu varié quant à la cause des bandes ; Huygens, dans son Systema saturnium, les attribuait à des nuages parallèles à l’équateur de Jupiter. On a vu que Huygens trouva de son temps ces bandes plus lumineuses que le reste du disque.

Cassini, ayant égard à la permanence de la bande méridionale qui, suivant lui, n’était pas conciliable avec un phénomène atmosphérique, crut d’abord que cette bande obscure provenait d’une moins forte réflexion de la lumière sur la matière spéciale qui lui correspondait, par exemple à la présence d’un large sillon équatorial liquide compris au nord et au midi entre deux régions solides et susceptibles de réfléchir beaucoup plus de lumière. Seulement, si des traînées d’un liquide analogue à l’eau sont la cause des bandes, il faut supposer, dit Cassini, que le globe de Jupiter est couvert de vallées parallèles à son équateur, semblables aux cannelures d’une boule grossièrement façonnée au tour.

Voici maintenant à peu près en quels termes Herschel formulait son opinion sur la cause de ces mêmes bandes de Jupiter, dans un Mémoire sur Vénus, publié en 1793 : « Je suppose que les bandes brillantes de Jupiter