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avec des instruments d’un pouvoir amplificatif très-borné ; aussi n’est-on pas médiocrement surpris en remarquant qu’il n’en est fait aucune mention dans les œuvres de Galilée. Les bandes n’auraient-elles pas existé du temps de cet immortel observateur ?

Riccioli rapporte que les premières observations des bandes de Jupiter ont été faites à Rome, par le père Zucchi, le 17 mai 1630. Il cite aussi les pères Zuppi et Bartoli, jésuites, et Fontana comme ayant aperçu les mêmes bandes en 1633.

Huygens rapporte dans son Systema saturnium, publié en 1659, qu’il a vu quelquefois les bandes de Jupiter plus lumineuses que le reste du disque ; maintenant elles sont notablement plus obscures, mais est-ce une raison pour nier l’observation de l’astronome hollandais ? Les bandes disparaissent quelquefois, comme nous le verrons tout à l’heure ; ne serait-il pas possible qu’au moment de leur reproduction, la matière qui en occupait la place fût dans un état particulier qui la rendît plus propre à réfléchir la lumière solaire que toutes les autres parties du disque ?

Les générations nouvelles qui semblent avoir eu lieu dans le ciel, et dont nous parlerons bientôt, celles en particulier qu’on a aperçues en 1850, à l’intérieur de l’anneau de Saturne, doivent nous rendre très-circonspects lorsqu’il s’agit de se prononcer sur la réalité d’anciennes observations émanant de sources dignes de foi.

Jean-Dominique Cassini dit, dans un Mémoire publié à Paris, en 1691, que les deux bandes obscures et centrales de Jupiter avaient été aperçues déjà en 1630. Ces