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la croûte solide ; c’est l’inverse qu’on a remarqué dans Jupiter.

Herschel a publié en 1781 un Mémoire dans lequel il rapporte des déterminations de la durée de la rotation de Jupiter qu’il a obtenues en 1778 à l’aide d’une seule et même tache noire ; elles varient depuis 9h 55m 40s jusqu’à 9h 54m 53s. En 1779 une tache claire, également équatoriale, donna pour le temps de la rotation tantôt 9h 51m 45s et tantôt 9h 50m 48s.

Herschel explique les grandes différences de toutes les observations par les mouvements propres des taches ; il croit, comme Fontenelle, à l’existence dans les régions équinoxiales de la planète, de vents analogues à nos alizés, mais sous la réserve que nous venons de faire tout à l’heure quant à leur direction. Nous dirons que, pour concilier les divers résultats d’Herschel avec la détermination 9h 56m donnée généralement par Cassini pour des taches extra-équatoriales, il faut supposer que certains nuages observés par l’astronome de Slough avaient en 10 heures un mouvement propre de près de 3 degrés de l’équateur de Jupiter, c’est-à-dire une vitesse de 96 lieues à l’heure.

Les observations les plus récentes qu’on ait faites sur la rotation de Jupiter sont celles de MM. Mædler et Beer : elles embrassent l’intervalle compris entre le mois de novembre 1834 et le mois d’avril 1835. Par des taches situées à 5 degrés de latitude nord, ils ont obtenu 9h 55m 26s. Sur quoi il faut remarquer que ce résultat est la moyenne et que les durées obtenues par l’observation des deux taches simultanées ne sont pas égales. Des