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Des astronomes, entre autres M. Erman et M. Petit, en ont conclu avec quelque vraisemblance qu’on devrait chercher dans l’interposition entre la Terre et le Soleil d’une grande quantité d’astéroïdes, d’une épaisseur considérable de l’un des anneaux dont il s’agit, la cause des abaissements de température qui se rencontrent périodiquement en février et en mai.

Voilà que des corps dont l’existence ne nous était révélée que par des phénomènes d’incandescence dans le voisinage de notre planète, nous apparaissent par l’obscurcissement de l’astre radieux, foyer de toutes les orbites des corps planétaires. Mais si ces corps forment des anneaux d’une certaine densité, comment ne nous deviennent-ils pas visibles, au moins dans leur ensemble, en réfléchissant la lumière du Soleil ? Dominique Cassini, en étudiant la lumière zodiacale (liv. xv, t. ii, p. 183 à 197), a été conduit à admettre l’existence d’une immense nébuleuse, répandue circulairement autour du Soleil, à une grande distance, à peu près suivant le plan de l’équateur de l’astre radieux. Ce seraient les corps de cette nébuleuse rencontrés par notre globe dans son mouvement de circulation autour du Soleil, qui donneraient naissance à tous les météores cosmiques étudiés dans ce livre. Ainsi, les divers phénomènes de la voûte étoilée et de la météorologie, lors même qu’ils paraissent déjouer par leur inconstance toute la perspicacité des hommes, finissent, à la suite d’une étude approfondie, par se rattacher les uns aux autres dans une sublime coordination.