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tique ou sur un plan fixe, augmentent ou diminuent ; les périhélies et les nœuds sont en mouvement. Les faibles valeurs de toutes ces variations, en s’ajoutant à la suite des siècles, doivent-elles amener un changement dans le système du monde tel qu’il nous est apparu ? Cette pensée décourageante s’empara de Newton ; l’immortel auteur des Principes douta de son œuvre ; il alla jusqu’à supposer que le système planétaire ne renfermait pas en lui-même des éléments de conservation indéfinie ; il croyait qu’une main puissante devait intervenir de temps à autre pour réparer le désordre. Euler, quoique plus avancé que Newton dans la connaissance des perturbations planétaires, n’admettait pas non plus que le système solaire fût constitué de manière à durer éternellement. Jamais plus grande question philosophique ne s’était offerte à la curiosité des hommes. Laplace l’aborda avec hardiesse, constance et bonheur. Il fit sortir de sa savante analyse cette vérité qui garantit la conservation du système solaire : le grand axe de chaque orbite et par suite, en vertu de la troisième loi de Kepler, la durée de la révolution de chaque planète est une quantité constante ou qui du moins n’est sujette qu’à de petits changements périodiques. Cette importante conséquence de l’analyse qui entraîne la constance des moyens mouvements des planètes, provient de ce que les orbites planétaires ont une faible ellipticité et occupent des plans peu inclinés les uns sur les autres. C’est en 1773 que l’illustre géomètre en donna la démonstration. Lagrange et Poisson la perfectionnèrent plus tard en faisant voir qu’elle n’était pas soumise aux restrictions que Laplace n’avait pas pu fran-