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Le Cotopaxi, par exemple, en Amérique, a lancé quelquefois des roches ardentes avec une force plus grande que celle dont le calcul précédent a assigné la valeur ; une telle puissance n’est peut-être pas au-dessus des forces que l’industrie de l’homme peut créer dès aujourd’hui avec certaine poudre connue des chimistes sous le nom de poudre fulminante, en sorte qu’il est vrai de dire, quelque extraordinaire que l’assertion puisse paraître au premier abord, que des hommes situés sur la Lune pourraient se mettre en communication journalière avec la Terre à l’aide de projectiles.

Lorsque, au commencement de ce siècle, Olbers, Laplace, Poisson et M. Biot s’occupèrent des spéculations dont je viens de donner un aperçu, ils avaient en vue de vérifier, si, suivant l’opinion émise par Terzago, en 1660, il ne serait pas absurde de chercher dans la Lune l’origine des masses solides qui, dans tous les siècles, sont tombées de temps à autre sur la Terre.

On voit, par les résultats que je viens de rapporter, qu’il y avait tout lieu d’admettre la possibilité que les aérolithes fussent des portions de la Lune.

Certaines circonstances, signalées par l’analyse chimique, semblaient venir à l’appui de cette origine.

De ce nombre était l’absence de fer oxydé, ce qui semblait impliquer que ces corps, dans leur gîte naturel, n’étaient pas entourés d’une atmosphère renfermant de l’oxygène.

On insistait aussi, pour donner aux aérolithes une identité d’origine, sur leur identité de composition. Mais cet argument perdit beaucoup de sa valeur, lorsque Lau-