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il y a quatre espèces de corps, et pour chacune de ces quatre espèces existe une région particulière où se trouve la masse principale de chacune d’elles, et où toutes les particules de même nature, éparses dans l’univers, tendent à se réunir.

L’idée de symétrie efface l’idée d’attraction chez la plupart des philosophes grecs ; les stoïciens, les épicuriens, les péripatéticiens s’accordent à penser que les corps tendent vers le centre du monde, mais ils admettent que les plus légers sont obligés de céder la place aux plus lourds. La belle découverte d’Archimède, qui reconnaît que tout corps plongé dans l’eau perd de son poids une quantité égale au poids d’un volume d’eau égal au sien, ne fait qu’apporter une nouvelle confusion dans l’opinion des philosophes, et Cicéron ne sait pas si la flamme et l’air qui s’élèvent ne sont pas repoussés par les corps les plus lourds ou attirés naturellement vers les régions supérieures. « Quant à Ptolémée, dit M. Th. H. Martin, renouvelant le système de Platon, il soutenait dans son Traité de la chute des corps, cité par Simplicius, qu’il y avait quatre régions où la masse de chacun des quatre éléments de la nature tendait à se réunir, que la pesanteur était l’effort produit par cette tendance, et qu’ainsi chaque espèce de corps dans sa région propre, par exemple l’eau dans la mer, était dépourvue de toute tendance au déplacement, c’est-à-dire de toute pesanteur, et il invoquait l’expérience des plongeurs qui ne sentent pas le poids de l’eau. »

Plutarque a introduit dans le système de Platon une heureuse modification. Du principe de l’attraction des