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ce système, des comètes seront les corps choquants ?

Il semble difficile de trouver dans la forme et l’aspect des petites planètes, des arguments sans réplique qui puissent faire adopter une des deux hypothèses à l’exclusion de l’autre. Je dois rapporter ici, cependant, des considérations singulières sur lesquelles s’appuient les partisans du choc des comètes.

Les nouvelles planètes sont très-petites. D’après les quelques mesures que nous avons citées précédemment, les surfaces de Cérés, de Pallas, de Junon, de Vesta, surpasseraient à peine celles de quelques-unes des îles que présente la Terre.

Dans les grandes planètes, comme Mars, Jupiter et Saturne, on aperçoit des traces d’atmosphère ; mais ce sont des traces seulement, et l’on ne parvient à les faire ressortir qu’à l’aide des observations les plus subtiles. Dans les planètes télescopiques, au contraire, les phénomènes atmosphériques paraissent se développer sur une immense échelle.

D’après les mesures de Schrœter, l’atmosphère de Cérès n’aurait pas moins de 276 lieues de hauteur ; celle de Pallas, plus petite, s’élèverait cependant encore à 192 lieues. Jusqu’ici les seules comètes s’étaient montrées accompagnées d’enveloppes gazeuses aussi étendues. Eh bien, a-t-on dit, supposons que l’ancienne et grosse planète comprise entre Mars et Jupiter ait été brisée par une comète, et tout sera expliqué. L’atmosphère cométaire, en effet, cette nébulosité qu’on appelle la chevelure, n’ayant pu être anéantie par la percussion, se sera partagée entre les divers fragments et aura