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petit élément de son orbite curviligne qui passe par le point A, c’est-à-dire dans la direction de la ligne droite tangente AT. Ce n’est pourtant pas en T que la Lune va rencontrer le rayon CT (au lieu de rayon, j’ai presque dit le mur vertical CT, comme dans le cas du boulet) ; c’est en M que la rencontre a lieu. Or, la Lune n’a pas pu quitter la direction AT, suivant laquelle elle se mouvait, sans qu’une force l’ait détournée de cette première route.

Je dis que cette force est la puissance attractive de la Terre située en C ; que cette puissance, en agissant sur notre satellite pendant le temps dont cet astre a besoin pour se transporter du rayon CA sur le rayon CMT, l’a attiré, l’a fait tomber de la quantité TM, distance, si je puis m’exprimer ainsi, du point de visée T au point M, réellement frappé par le projectile Lune.

Démontrer cette proposition, c’est faire les observations et les calculs suivants :

À l’aide d’une opération directe, on détermine l’angle que forme le rayon CA, mené de la Terre à la Lune à une certaine époque, avec le rayon CM, dirigé vers le même astre une seconde de temps après. Le rayon CA, distance de la Lune à la Terre, est connu en lieues ou en mètres. Dès lors il doit être, et il est, en effet, facile de calculer pour l’angle ACM, mesure du déplacement angulaire de la Lune dans l’intervalle d’une seconde, de combien le point T, extrémité de la tangente, est éloigné du point M situé sur le petit quart de cercle AM, c’est-à-dire de quelle fraction de mètre la Lune est tombée vers la Terre en une seconde. Ce calcul donne 0m,001360 pour la chute de la Lune.