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qui vont éclairer les bords et le centre de l’astre n’avaient pas le même éclat.

Les rayons solaires qui illuminent les bords de l’astre sont-ils plus faibles que les rayons qui frappent le centre, les bords paraîtront moins éclairés que le centre.

Or, si Mars est entouré d’une atmosphère imparfaitement diaphane, les rayons qui vont atteindre le bord de la planète doivent être plus faibles que les rayons aboutissant au centre, puisqu’ils ont eu à traverser une plus grande étendue de couches atmosphériques ; donc par cette raison et même sans tenir compte de l’affaiblissement que la lumière éprouve en traversant une seconde fois les deux régions atmosphériques dont il vient d’être question, la partie solide ou liquide des régions voisines du bord doit être plus sombre que la partie solide ou liquide des régions centrales.

Il est une seconde cause qui, sans changer le résultat, peut en modifier notablement les conséquences optiques. En effet, dans la direction de chaque point matériel de la planète, on doit voir à la fois la lumière renvoyée par ce point et celle qui nous est réfléchie dans la même direction par les parties correspondantes et interposées de l’atmosphère planétaire. Cette seconde lumière est évidemment d’autant plus intense que l’atmosphère a plus de profondeur ; on conçoit donc que, près du bord, la lumière atmosphérique en s’ajoutant par portions égales à la lumière d’une tache et à celle de portions voisines plus éclatantes, les rendent à peu près égales, d’après ce principe que deux lumières paraissent avoir le même éclat lorsque leur différence n’est que de 1/60e.