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laires ; ceci nous ramènerait à une époque antérieure à celle où Cassini déterminait à Bologne la durée de la révolution de la planète. Le même Maraldi fit des observations suivies de ces taches en 1719, les vit changer d’étendue et signala de plus la disparition momentanée de l’une d’entre elles, celle du pôle boréal.

Les taches blanches polaires semblent former des protubérances locales et interrompre ainsi la courbure régulière du disque. Maraldi, dans son Mémoire inséré parmi ceux de l’Académie des Sciences pour 1720, s’exprime à cet égard à peu près en ces termes : « La partie du bord où existait la tache paraissait excéder le disque de la planète et former en cet endroit une espèce de tubérosité. Mars, vu avec la lunette, ressemblait à la Lune observée à la vue simple, aux époques où seulement une partie de son disque, éclairé par le Soleil, est visible de la Terre, tandis que le reste ne devient apparent que par la lueur cendrée. »

Les deux taches polaires parurent à Herschel, confirmé en cela par MM. Mædler et Beer, diamètralement opposées.

Herschel étudia les deux taches neigeuses avec un soin infini. Le centre d’aucune de ces deux taches ne lui parut exactement placé aux pôles de rotation. La déviation semblait néanmoins plus grande pour la tache boréale que pour celle du pôle sud. Les changements observés dans les grandeurs absolues s’accordèrent à merveille avec l’idée que ces taches sont des amas de glace et de neige. Si en 1781, par exemple, la tache parut extrêmement étendue, ce fut après un long hiver de cet hémi-