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(chap. xix, p. 88), Laplace, de son côté, avait cherché si cette accélération mystérieuse ne dépendrait pas de la propagation successive de l’attraction.

Le calcul, un moment, rendit la supposition plausible. Il montra que la propagation graduelle de l’attraction introduirait inévitablement dans le mouvement de notre satellite une perturbation proportionnelle au carré du temps écoulé à partir de toute époque ; que pour représenter numériquement les résultats des observations astronomiques, il ne serait nullement nécessaire d’attribuer à l’attraction de petites vitesses ; qu’une propagation huit millions de fois plus rapide que celle de la lumière satisferait à tous les phénomènes.

Quoique la vraie cause de l’accélération de la Lune soit actuellement bien connue, l’ingénieux calcul dont je viens de parler n’en conserve pas moins sa place dans la science. Au point de vue mathématique, la perturbation dépendante de la propagation successive de l’attraction que ce calcul signale, a une existence certaine. La liaison entre la vitesse et la perturbation est telle, qu’une des deux quantités conduit à la connaissance numérique de l’autre. Or, en donnant à la perturbation la valeur maximum que les observations comportent lorsqu’elles sont corrigées de l’accélération connue provenant du changement d’excentricité de l’orbe terrestre, on trouve cinquante millions de fois la vitesse de la lumière pour la valeur de la vitesse de la force attractive.