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est au maximum vers les corps planétaires autour desquels il existe dans un plus grand état de raréfaction ; les autres ont supposé que cette puissance est la conséquence de l’impulsion d’un milieu fluide quelconque. Newton ne s’est jamais expliqué catégoriquement sur la manière dont pourrait naître une impulsion, cause physique de la puissance attractive de la matière, du moins dans notre système solaire. Mais nous avons aujourd’hui de fortes raisons de croire qu’en écrivant le mot impulsion, le grand géomètre songeait aux idées systématiques de Varignon et de Fatio de Duillier, retrouvées plus tard et perfectionnées par Lesage : ces idées, en effet, lui avaient été communiquées avant toute publication. Selon Lesage, il y aurait dans les régions de l’espace des corpuscules se mouvant suivant toutes les directions possibles et avec une excessive rapidité. L’auteur donnait à ces corpuscules le nom de corpuscules ultra-mondains. Leur ensemble composait le fluide gravifique, si toutefois la désignation de fluide pouvait être appliquée à un assemblage de particules n’ayant entre elles aucune liaison.

Un corps unique, placé au milieu d’un pareil océan de corpuscules mobiles, resterait en repos, puisqu’il serait également poussé dans tous les sens. Au contraire, deux corps devraient marcher l’un vers l’autre, car ils se feraient réciproquement écran ; car leurs surfaces en regard ne seraient plus frappées dans la direction de la ligne qui les joindrait, par les corpuscules ultra-mondains ; car il existerait alors des courants dont l’effet ne serait plus détruit par des courants contraires. On voit