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de cette importante question ; Daniel Bernoulli, Euler, Maclaurin, d’Alembert, concoururent à vaincre les difficultés que présentait le mouvement des fluides ; Laplace acheva d’en donner la véritable solution, et il montra que des observations attentives, faites en chaque lieu pendant quelques années, combinées avec les résultats de la théorie, permettaient de prédire presque toutes les circonstances des marées longtemps à l’avance avec une certitude mathématique.

Ainsi que nous l’avons dit, le Soleil et la Lune, par leur attraction sur la mer, occasionnent des marées qui se combinent ensemble, et qui produisent les marées observées. Les deux marées coïncident vers les syzygies, ou vers les nouvelles et pleines Lunes ; alors la marée composée peut être très-grande, puisqu’elle est la somme des marées partielles. Les marées des syzygies ne sont pas toutes également fortes, parce que les marées partielles qui concourent à leur production, varient avec les déclinaisons du Soleil et de la Lune, et les distances de ces astres à la Terre : elles sont d’autant plus considérables que la Lune et le Soleil sont plus rapprochés de la Terre et du plan de l’équateur. On peut calculer pour chaque année les hauteurs de toutes les grandes marées par la formule que Laplace a donnée dans la Mécanique céleste, tome II, page 289. On prend pour unité de hauteur la moitié de la hauteur moyenne de la marée totale qui arrive un jour ou deux après la syzygie, quand le Soleil et la Lune, lors de la syzygie, sont dans l’équateur et dans leurs moyennes distances à la Terre. On nomme marée totale la demi-somme des hauteurs de