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l’action du Soleil la figure d’un ellipsoïde dont le grand axe est dirigé constamment vers l’astre radieux ; la plus grande hauteur de la mer dans chaque port, le Soleil étant supposé à l’équateur, doit arriver à midi et à minuit ; le plus grand abaissement des eaux de l’Océan doit avoir lieu au lever et au coucher de cet astre. Il est facile de se rendre compte de cette action. Si le Soleil animait de forces égales et parallèles les molécules de la mer, le globe tout entier et les eaux qui le recouvrent, obéiraient à ces forces d’un mouvement commun, et l’équilibre de l’Océan ne serait point troublé. Mais il n’en est pas ainsi : une molécule de la mer placée en conjonction par rapport au Soleil et au centre de la Terre, est plus attirée que le centre de notre globe par le Soleil ; sa pesanteur à la surface de la Terre en est ainsi diminuée. Un demi-jour après, cette molécule se trouve en opposition avec le Soleil qui l’attire alors plus faiblement, et la force qui attache la molécule à la surface de la Terre est encore diminuée par l’attraction solaire ; à cause de la grandeur de la distance du Soleil à la Terre, relativement au rayon terrestre, la diminution de la pesanteur dans les deux cas est à peu près la même.

L’action de la Lune sur la mer y produit un ellipsoïde semblable à celui que produit l’action du Soleil, mais il est plus allongé parce que l’action lunaire est plus puissante.

On comprend que si les deux actions du Soleil et de la Lune s’ajoutent ou se retranchent, il peut en résulter de grandes et de petites marées. En effet, si la Lune est en conjonction ou en opposition, c’est-à-dire dans les