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cules. Ainsi, supposez que la Terre, sans changer de dimension, devienne plus compacte d’un centième ; qu’elle arrive à renfermer un centième de matière de plus, sous le même volume, sa force attractive sur les corps placés à la surface deviendra d’un centième plus grande qu’auparavant.

Qui ne comprendra maintenant le sens véritable de cette expression si souvent employée :

L’attraction est proportionnelle à la masse.

Une variation dans la masse, ou, ce qui est la même chose, dans le pouvoir attractif de notre globe, comment se manifesterait-elle ? Je dis que ce serait par une variation correspondante dans la vitesse des corps tombants. Cette vitesse (pendant un temps très-court, on peut la supposer uniforme) doit être en effet proportionnelle à la force qui l’engendre ; or, la force est comme la masse. Donc, la vitesse sera aussi proportionnelle à la masse. Aujourd’hui un corps pesant parcourt, à Paris, dans la première seconde de sa chute, 4m,9 (15 pieds 3 lignes). Eh bien, si la masse de la Terre augmentait d’un centième, ce serait aussi d’un centième qu’augmenterait l’espace parcouru dans cette première seconde ; au lieu de 4m,9, on trouverait 4m,9 plus 0m,049, ou 4m,949. Ne commence-t-on pas à entrevoir comment des vitesses conduiront à l’évaluation des masses ? Mais continuons.

La quantité dont un corps tombe par l’action de la Terre dans l’intervalle d’une seconde, diminue à mesure qu’on s’élève au-dessus du sol. Elle est déjà sensiblement plus petite au sommet d’une haute montagne qu’au niveau de la mer. La force qui engendre cette vitesse, je veux