Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sphère pour rendre compte d’un mouvement auquel toutes les étoiles participent à la fois.

Après avoir arraché la Terre à sa prétendue immobilité, Copernic, au contraire, satisfit d’une manière très simple aux circonstances les plus minutieuses de la précession. Il supposa que l’axe de rotation de la Terre ne reste pas exactement parallèle à lui-même ; qu’après chaque révolution entière de notre globe autour du Soleil cet astre s’est dévié d’une petite quantité ; en un mot, au lieu de faire marcher d’une certaine manière l’ensemble des étoiles circumpolaires à la rencontre du pôle, il fit marcher le pôle à la rencontre des étoiles. Cette hypothèse débarrassa le mécanisme du monde de la plus grande complication que l’esprit de système y eût introduite.

Mais la précession des équinoxes ne s’effectue pas aussi simplement qu’on l’avait supposé avant l’invention des lunettes. Après avoir appliqué aux positions des étoiles les corrections dépendantes de l’aberration de la lumière, Bradley parvint à mettre en évidence des variations consistant en ce qu’une même étoile, après s’être rapprochée du pôle boréal, s’en éloigne ensuite ; il vit que les changements lents observés pour une certaine étoile s’accordaient avec ceux de même nature observés pour toutes les autres. L’illustre astronome pensa que ces variations devaient provenir de ce que l’axe de la Terre éprouvait une oscillation de part et d’autre de sa position moyenne. Cette oscillation périodique a été nommée la nutation.

Voilà donc une nouvelle complication dans la marche de la Terre à travers l’espace dans sa course annuelle