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à des étoiles très-distantes les unes des autres, telles que γ et α de Céphée, δ du Cygne, α de la Lyre, ι d’Hercule, α du Dragon, ainsi qu’on peut le voir sur la carte céleste de l’hémisphère boréal (fig. 102, t. i, p. 336). Le mouvement du pôle s’accomplit en 25 765 ans, si on admet 50″,3 pour la valeur de la précession des équinoxes donnée par les plus récentes observations, et 25 870 ans si on prend 50″ pour exprimer la précession en nombre rond.

C’est à Hipparque que revient l’honneur de la découverte de la précession des équinoxes ; il signala toutes les conséquences de ce mouvement avec une parfaite netteté.

Pour expliquer le mouvement de précession, deux théories se présentent à l’esprit ; l’une consiste à supposer, dans l’hypothèse de l’immobilité de la Terre, que la ligne d’intersection de son équateur avec l’écliptique reste fixe et que l’ensemble des étoiles éprouve de l’orient à l’occident un déplacement d’environ 50″ par an. Dans l’autre supposition, l’axe du monde circulerait autour du pôle de l’écliptique en entraînant l’équateur qui lui est perpendiculaire, et dès lors en changeant tous les ans de 50″ la direction de l’intersection de ce plan avec le plan de l’écliptique.

Quand on a eu le malheur, en cherchant l’explication des phénomènes naturels, de s’engager dans une fausse route, chaque observation précise jette le théoricien dans de nouvelles complications. Sept sphères de cristal emboîtées ne suffirent plus à la représentation des phénomènes, aussitôt que l’illustre astronome de Rhodes eut découvert la précession. Il fallut alors une huitième